Inde : laboratoire grandeur nature du tourisme durable

L’Inde accueille désormais près de 19 millions de visiteurs internationaux par an et ambitionne de faire du tourisme responsable l’un des moteurs de son développement d’ici 2030. Entre politiques publiques pionnières, mobilité bas carbone, initiatives communautaires et préservation d’écosystèmes uniques, le sous-continent offre un terrain d’expérimentation à grande échelle. Si vous souhaitez observer concrètement ces innovations, le circuit voyage Inde de Tirawa intègre déjà transports doux, hébergements certifiés et rencontres solidaires.
Une stratégie nationale tournée vers 2030
Depuis la refonte du programme Swadesh Darshan 2.0, l’État finance 34 projets destinés à transformer des destinations emblématiques en « sites responsables ». La feuille de route s’appuie sur cinq piliers : environnement, économie locale, culture, biodiversité et certification. Pour diffuser ces principes auprès du grand public, le ministère a lancé l’initiative « Travel for LiFE » qui encourage voyageurs, entreprises et collectivités à adopter des gestes à faible impact. Cette volonté politique confère au pays une longueur d’avance sur d’autres marchés émergents.
Mobilités bas carbone : rail électrifié et e-tuk-tuks
Avec 98 % du réseau à écartement large désormais électrifié, les Indian Railways permettent de parcourir le pays à raison d’environ 30 g CO₂/passager-km, soit six fois moins qu’un vol intérieur. Sur les courtes distances urbaines, les e-rickshaws, souvent alimentés par panneaux solaires, deviennent la nouvelle norme.

Certaines villes proposent même des applis de partage de trajets. Pour les voyageurs, combiner trains de nuit, bus électriques inter-urbains et tuk-tuks zéro-émission réduit fortement l’empreinte globale tout en favorisant une découverte plus immersive.
Retombées sociales : l’exemple du Kerala et du Tamil Nadu
Le Kerala a fait de sa Responsible Tourism Mission un levier d’autonomisation : plus de 17 600 femmes y pilotent homestays, ateliers d’artisanat ou visites guidées. Au Tamil Nadu, les treks encadrés par des jeunes Adivasis ont généré plus de 6 millions de roupies en trois mois, dont 80 % redistribués directement aux communautés. Ces modèles démontrent qu’un tourisme axé sur la justice sociale peut aussi offrir une expérience authentique et un accueil hors des sentiers battus.
Biodiversité sous pression, tourisme comme allié
L’Inde abrite quatre hotspots mondiaux ; l’Himalaya oriental et les Sundarbans comptent parmi les plus fragiles. Dans l’Arunachal Pradesh, la proposition de faire du territoire la « Orchid Capital » vise à conjuguer conservation et micro-écotourisme scientifique. Au Kerala, Thenmala—première éco-destination planifiée du pays—va étendre son modèle à de nouvelles réserves. Lorsque la fréquentation est strictement encadrée et les revenus fléchés vers la conservation, le tourisme devient un outil de régénération.
Mesurer et alléger son empreinte
Sur un Paris–Delhi aller-retour, l’aérien reste la part la plus carbonée ; mais un circuit de deux semaines qui privilégie le rail et limite les vols intérieurs peut diviser par trois l’empreinte totale. Côté hébergements, plus d’un millier d’établissements indiens suivent déjà des référentiels reconnus par le GSTC ; la création d’un label national devrait harmoniser l’offre. Munissez-vous d’une gourde filtrante, optez pour la cuisine végétarienne locale et participez à des programmes de compensation certifiés Gold Standard pour réduire encore votre impact.