Tourisme participatif
Durant ces 15 dernières années, le profil du voyageur a bien évolué. Aujourd’hui plus éduqué, il est constamment en quête de la découverte et de l’échange, au cœur de nouvelles terres et de nouvelles cultures.
Le touriste participatif a ce vif désir de dynamiser des territoires encore peu connu des voyageurs, de tisser des liens sociaux avec les populations d’accueil, de s’approprier la vie locale. Désormais, il devient possible de personnaliser vos vacances de manière qualitative.
D’où vient le tourisme participatif ?
Le tourisme participatif nait d’un constat simple : celui de faire participer à la démarche touristique ceux qui connaissent le mieux la ville, à savoir ses habitants. En 1992, à New-York, un réseau mondial de bénévoles, les greeters, se forme pour faire découvrir leur lieu de vie à travers leurs propres yeux, leurs habitudes et leurs usages spécifiques.
À travers les nouveaux outils web, le touriste s’inscrit sur le site de l’association des greeters de la ville qu’il souhaite visiter et communique ses préférences (ce qu’il aimerait voir, faire...). L’association sélectionne ensuite un membre local avec des attentes compatibles, qui met au point un circuit de tourisme sur mesure aux envies du touriste, mais aussi des siennes.
Sur cette tendance de fond qui se développe à travers le monde, y compris en France, le secteur du tourisme vient s’imprégner des mêmes valeurs et met en mouvement le tourisme participatif.
Le tourisme participatif d’aujourd’hui
Le tourisme participatif repose sur le principe de l’interaction sociale entre le visiteur et le résident : le visiteur participe à la vie locale du territoire qu’il vient découvrir et le résident prend part aux actions touristiques qu’il propose.
Le tourisme participatif revêt égalementdes caractéristiques proches de celle développées par le tourisme responsable dans le sens où le voyageur se prête au développement de la population à travers son projet touristique sur-mesure. Par ailleurs, les voyages participatifs portent aussi une forte dimension sociale qui se développe par le biais de la mise en place d’une rencontre authentique entre le voyageur et la population locale.
Quatre enjeux du tourisme participatif
Implication de la population locale dans le développement touristique locale
Il s’agit d’une véritable prise de conscience à inculquer aux habitants d’un territoire, dont les ressources ne sont, trop souvent, pas suffisamment mises en valeur. Le tourisme participatif permet l’implication des habitants au développement local dans un ambiance bon enfant alliant plaisir et amusement.
Création de lien social
Créer, améliorer et développer les relations entre les touristes et les habitants, tel est le défi relevé par le tourisme participatif. Le but est de créer une dynamique de lien social, retrouver cette hospitalité oubliée lorsqu’il s’agit de tourisme de masse. De la prise de contact au retour du voyageur dans sa terre natale, en passant par les moments quotidiens partagés sur le territoire d’accueil, c’est une véritable culture de la valeur sociale qui se travaille à travers cette nouvelle forme de tourisme.
Réponse à une demande d’authenticité de la part des visiteurs
Le tourisme participatif permet de répondre à ce besoin d’authenticité que recherche le voyageur puisque les activités proposées se font au rythme du quotidien des habitants locaux, hors des sites touristiques classiques et que les habitants eux-mêmes sont les premiers acteurs de cet accueil touristique.
Diversification de l’offre touristique
Les circuits du projet touristique étant établis sur mesure par le voyageur lui-même et le résident, il n’est plus possible pour le voyageur d’être confronté à des impressions de « déjà vu » lors de son séjour. L’originalité est le mot d’ordre. Le tourisme participatif, c’est l’assurance de partir à la découverte de lieux préservés de la grande manne du tourisme de masse.
Par exemple, Nombre de circuits touristiques participatifs proposeront par exemple de partir à la rencontre d’artistes ou d’artisans locaux qui feront découvrir aux voyageurs leur talent et leur production… une activité enrichissante à l’abri des bousculades de la masse touristique.
Le tourisme participatif, sous quelles formes ?
Aujourd’hui, de nombreux groupements et entreprises œuvrent pour mettre en place des pratiques facilitant les échanges entre touristes et résidents. Parmi eux figurent le Couchsurfing, les Greeters ou le Wwoofing, autant d’expressions nouvelles qui désignent respectivement une forme de tourisme participatif.
Le couchsurfing
Le couchsurfing est une pratique assurant un service d’hébergement temporaire et gratuit, de personne en personne. Le voyageur participatif et le résident désirant se livrer à l’aventure sont mis en relation via la plateforme web de couchsurfing sur laquelle quelques 250 pays sont gérés par l’entreprise.
Les greeters
Fidèle à leur racine, les greeters s’approprient la même fonction de bénévolat de 1992. Ils accueillent gratuitement les touristes, afin de leur faire découvrir leur ville ainsi que leur région. Passion pour l’environnement et partage de savoir-faire sont les mots d’ordre véhiculés par ces bénévoles.
Le Wwofing
Le Wwofing, quant à lui, traite de l’art de faire du Wwof ou Working Weekends on Organic Farms. Il s’agit d’un réseau mondial de ferme biologique qui réparti 6000 hôtes sur les cinq continents. Le principe est simple : une ferme biologique bénéficie des services d’un voyageur en échange du gîte et du couvert. Un échange convivial où chaque partie y a tout à gagner.
Acteurs du tourisme participatif
Dans certaines villes et régions, il existe de nombreuses structures qui se reconnaissent dans le projet de développement du tourisme participatif dont les agences de voyage qui sont de plus en plus réceptives aux nouveaux modes de tourismes et les associations spécialisées. En général, les associations n’ont pas un objectif touristique bien dessiné, mais proposent de nombreuses possibilités de découverte de leur territoire avec leurs habitants.
Exemples d’initiatives associatives en région
Le tourisme participatif n’est bien sur par limité qu’aux voyages lointains. Le partage et l’accès à de nouvelles cultures est souvent possible dans le plus proche périmètre du touriste lambda.
Par exemple, pour la seule ville de Nantes, on dénombre aujourd’hui 9 associations participatives avec des offres bien différenciées et mises en place suivant les besoins estimés des voyageurs et des habitants. Parmi elles, Les petits débrouillards de Loire-Antique une association née de la volonté conjointe d’animateurs socioculturels et de chercheurs de rapprocher les citoyens de la culture scientifique.
D’autre part, Artaban, elle, est une association culturelle qui a pour but de faire découvrir les richesses patrimoniales et les évènements culturels des grandes villes sous forme de conférences ou encore de voyages organisés.
Devenir un touriste participatif
« Nul besoin de faire de la Terre un paradis : elle en est un. À nous de nous adapter pour l’habiter » Henry Miller
Seul, entre amis, en couple, ou en famille, si vous vous voulez vous aussi, vous laisser enchanter par les aventures trépidantes du tourisme participatif, voici le simple parcours que vous aurez en général à suivre pour vous lancer :
- Prendre contact avec l’association de votre choix, suivant la forme que vous privilégiez, le plus souvent via son site Internet
- Remplir un questionnaire concernant votre profil, vos préférences et vos attentes
- Entrer en contact avec un résident local, greeter ou autre, suggéré par l’association
- Organiser un rendez-vous avec le résident
Et si le participatif était l’avenir du tourisme ?
Les activités du tourisme participatif sont loin d’être figées. Faire participer les habitants, changer un quartier, proposer une manière insolite de découvrir un lieu de vie…des formes inimaginables de tourisme participatif sont pensées par les multitudes d’associations existantes, pour le plus grand plaisir des voyageurs mais aussi des habitants.